Culture, sciences et société
Quelque part, au milieu d'un entrelacs de frontières : un camp de réfugiés. Pris dans une géographie de jour en jour plus absurde, des hommes, des femmes, des enfants se battent pour leur liberté de mouvement, s'obstinent à vouloir simplement vivre leur vie. Avec courage, avec ruse, avec humour aussi. Nous ne verrons pas leurs visages. Nous ne verrons pas les lieux dont ils nous parlent. Nous serons pourtant projetés au plus proche de leur expérience intime du monde, en suivant trait à trait les cartes qu'ils dessinent pour figurer la complexité de ce qui les entoure. Till Roeskens : « J’ai demandé aux habitants du camp Aïda à Bethléem d’esquisser des cartes de ce qui les entoure. Les dessins en train de se faire ont été enregistrés en vidéo, de même que les récits qui animent ces géographies subjectives. À travers six chapitres qui forment autant de courts métrages potentiellement indépendants, vous découvrirez pas à pas le camp de réfugiés et ses environs, vous suivrez les trajets de quelques personnes et leurs tentatives de composer avec l’état de siège sous lequel ils vivent. Un hommage à ce que j’appellerai résistance par contournement, à l’heure où la possibilité même de cette résistance semble disparaître. »
Cette projection-débat s'inscrit dans le double cadre du colloque « Temps, art et cartographie – La sémiologie dans tous les sens » (porté par le Live, CNRS-Université de Strasbourg et les commissions sémiologie et communication du Comité français de cartographie) et du cycle Filmer la ville #12, qui propose un choix de documentaires d’inspiration urbaine. Chaque séance se déroule en présence du réalisateur du film et de géographes, urbanistes, architectes. Il s’agit de proposer une réflexion nourrie à la fois par les images, les analyses des intervenants et les débats au sein du public.Le cycle nous invite à revenir sur nos représentations de la ville, à présenter les études de fond qui la concernent, à débattre sur les évolutions de son cadre de vie et des politiques qu'elle suscite.
Cette édition est en lien avec les Rencontres de l’Adeus et le colloque Temps-Art-Cartographie-Sémiologie porté par le Live et les commissions sémiologie et communication du Comité français de cartographie (CFC). Entrée libre