« Cette statue de Ramsès II, taillée dans la diorite du vivant du pharaon, a été ramenée dans son université par l'égyptologue strasbourgeois Pierre Montet, en 1938 », raconte Frédéric Colin, actuel directeur de l'Institut d'égyptologie de l'Unistra. Il surveille en même temps les précautions prises par les hommes de l'entreprise spécialisée dans le transport d'œuvres d'art qui manœuvrent le colosse, entourés du conservateur du musée de Karlsruhe et d'un spécialiste allemand du transport de statuaire.
Bandes de mousse sous les sangles et portique supportant 5 tonnes : les précautions maximales sont prises pour protéger le colosse lors de cette opération délicate.
Estimée aujourd'hui à 1,5 million d'euros – la valeur pour laquelle elle est assurée – la majestueuse statue a été découverte à Tanis, dans le delta du Nil, à quelques kilomètres plus au sud de Pi-Ramsès, capitale du pharaon et là où elle a été taillée. Sa sœur jumelle, découverte dans le tombeau du pharaon, domine aujourd'hui une artère passante de l'île de Gezirah, au Caire.
Au Palais U depuis 1938
À Strasbourg, Ramsès II trône majestueusement dans l'aula du Palais universitaire depuis 1938, en bonne place lors de chaque événement prestigieux, à l'exception d'une période d'une trentaine d'années durant laquelle elle a accueillait les visiteurs de l'Institut d'archéologie, dans les jardins du palais (des années 1960 à 1991).
La statue a été ramenée dans la capitale alsacienne depuis l'Égypte en bateau via le Rhin. Ironie de l'histoire, elle y retourne aujourd'hui à la faveur d'une exposition consacrée au souverain égyptien (-1304- -1213 av. J.-C.). « Ce sera la pièce maîtresse de l'exposition au musée de Karlsruhe, du 17 décembre à juillet 2017 ! », précise Frédéric Colin, pas peu fier de ce prêt exceptionnel.