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Date de publication : 29/01/14
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Un étudiant et un enseignant de la Faculté de droit de l’Université de Strasbourg sont sortis majors aux concours d’accès à l’Ecole nationale de la magistrature (ENM), unique école de formation des magistrats de l'ordre judiciaire en France. « Du jamais vu à l’université » selon Quentin Urban, directeur de l’Institut d’études judiciaires (IEJ).
A 24 ans, Frédéric Lutz passait le concours pour la première fois. « Lorsque j’ai vu mon nom en haut de la liste par ordre de mérite des candidats admis au premier concours d’accès à l’ENM1, d’abord je n’y ai pas cru ! C’est un immense honneur et une grande fierté. » Mêmes sentiments chez Laurent Gérardin. Cet enseignant de droit privé2 de 46 ans est major de la session 2013 du concours de recrutement de magistrats du second grade de la hiérarchie judiciaire3. « C’est un véritable accomplissement professionnel ! »
Pour se préparer à ces concours, les deux hommes avaient opté pour des techniques différentes. Titulaire d’un master 2 Droit pénal et sciences criminelles, Frédéric Lutz a choisi, l’année dernière, d’intégrer la classe Carrières judiciaires créée par l’IEJ en partenariat avec l’Institut de préparation à l’administration générale (Ipag). « Le travail personnel est indispensable mais cette préparation a été d’une grande aide. Cela m’a permis de réactualiser mes savoirs, d’acquérir une méthode de travail et des repères pour la culture générale, et de profiter d’entraînements écrits. » Si 80 % de ceux qui réussissent le concours font comme Frédéric Lutz et passent par une prépa, Laurent Gérardin, lui, a travaillé seul, ou presque. « Je connais bien le droit civil donc j’ai surtout dû approfondir le droit pénal. Pour cela, j’ai pu compter sur l’aide précieuse de mon amie et collègue Jocelyne Leblois-Happe, professeur à la Faculté de droit, qui a aussi été l’enseignante de droit pénal de Frédéric ! »
De la diversité, du contact humain et de l’action
Chez Frédéric, le goût pour le droit est né durant ses années lycée. « C’est un domaine qui combine raisonnement rigoureux, scientifique et réalité sociale », explique-t-il. Son intérêt pour la magistrature est venu, lui, des différents stages qu’il a pu faire pendant sa licence, notamment au parquet : « Le contact avec le justiciable me plaît énormément tout comme l’appréhension concrète d’un dossier. » Pour Laurent Gérardin, qui enseignait depuis 1992, le contact humain et l’action sont aussi des éléments essentiels de la profession de magistrat. C’est « une voie qui offre toute une palette de métiers différents, autant par les thématiques abordées que par les catégories de justiciables concernées », ajoute-t-il.
Après un mois de formation à l’ENM, Laurent Gérardin a prêté le serment des auditeurs de justice ce mardi 28 janvier. Il va débuter un stage de quatre mois au Tribunal de grande instance de Sarreguemines avant de faire trois mois supplémentaires dans la spécialité qui sera la sienne lorsqu’il recevra son affectation définitive en septembre prochain. Pour lui, la boucle est bouclée : « L’ENM était mon premier choix à la sortie de mes études de droit – j’étais d’ailleurs major de promotion ! – mais sur les conseils de mes professeurs, j’ai finalement fait un doctorat et une thèse. Aujourd’hui, c’est le début de la deuxième partie de ma vie professionnelle ! » Frédéric Lutz, lui, commencera une scolarité de deux ans et demi à l’ENM entre formation théorique à Bordeaux et stages pratiques dès le 3 février prochain.
Propos recueillis par Floriane Andrey1 Concours réservé aux étudiants titulaires d'un diplôme sanctionnant une formation d'une durée d’au moins quatre ans après le baccalauréat. 2 A la Faculté de droit, à l’EM Strasbourg et au Centre juridique franco-allemand de l’Université de la Sarre 3 Concours complémentaire ouvert aux candidats âgés de 35 ans au moins qui justifient d'au moins dix ans d'activité professionnelle dans le domaine juridique, administratif, économique ou social les qualifiant particulièrement pour exercer des fonctions judiciaires.