Il s’agit de Martin Karplus, prix Nobel de chimie 2013, professeur à Harvard et Strasbourg depuis 1995, Luisa De Cola professeur et titulaire d’une chaire de chimie et des biomatériaux supramoléculaires, Jean-Marie Lehn, prix Nobel de Chimie en 1987, tous les trois chercheurs au sein de l’Institut de science et d’ingénierie supramoléculaires – ISIS / Université de Strasbourg-CNRS, et de Mir Wais Hosseini, professeur à l’université de Strasbourg et chaire de Tectonique Moléculaire à l’Institut Universitaire de France, directeur du Laboratoire de Tectonique Moléculaire, UMR-CNRS 7140 (Chimie de la Matière Complexe) et Isabelle Barth, directrice générale de l’EM Strasbourg.
Les cinq enseignants-chercheurs ont réagi à leur manière à cette annonce.
Luisa De Cola nommée Chevalier de la Légion d’honneur, a appris sa nomination le jour de Pâques au petit-déjeuner, en lisant le message d’Alain Beretz. Pour l’anecdote, elle était tellement excitée qu’elle n’a pas pu finir son café ! « Je suis très honorée et très fière de recevoir cette distinction de la part du président Hollande que j’ai rencontré à l’occasion de sa visite à l’Isis en janvier dernier ». Italienne, résidant en France depuis un an à peine, cette distinction lui donne surtout le sentiment d’être européenne. « Je suis heureuse que d’autres chercheurs bénéficient de cette reconnaissance comme moi et je suis fière d’appartenir à la communauté scientifique strasbourgeoise ». Selon elle, ces distinctions soulignent aussi l’importance accordée et le rôle majeur de la science et des scientifiques par notre société.
Pour Jean-Marie Lehn, promu à la dignité de grand officier quant à lui souligne que « la chimie de notre université est particulièrement à l'honneur dans cette édition ! ». Il rejoint également l’opinion de sa consœur chimiste Luisa De Cola : « Les distinctions honorifiques, lorsqu'elles sont attribuées à des scientifiques, pourraient aussi d'une façon plus générale être considérées comme une sorte de reconnaissance par la société de l'apport de la science (à supposer que celle-ci en ait besoin...) et de celles et ceux qui la font ».
C’est Alain Beretz lui-même qui a appelé Martin Karplus, pour lui apprendre sa nomination. « Etre nommé au grade de Commandeur de la Légion d’honneur a été une surprise pour moi, s’enthousiasme le prix Nobel joint par téléphone. Je ressens une grande fierté pour toute la communauté universitaire strasbourgeoise et celle des chimistes en particulier dont quatre de ses membres sont couronnés en même temps ». Martin Karplus, très attaché à la France a également souligné à quel point il était honoré de cette distinction française. Bien qu’il ait reçu de nombreuses distinctions de tous ordres, celle-ci est selon ses propres termes, « la cerise sur le gâteau ». Et il conclut en espérant que cette remise de médaille sera l’occasion de poursuivre sa discussion avec le Président de la République rencontré en janvier dernier à Strasbourg.
De son côté, le professeur Mir Wais Hosseini nommé chevalier de la Légion d’honneur, tout en étant très honoré de cette distinction reste humble. « On ne me doit rien. Je suis redevable envers les étudiants et les citoyens. Je suis toutefois très honoré de recevoir cette légion d’honneur. C’est à mes yeux une véritable reconnaissance de mon travail scientifique mais également de ma participation à la vie de l’Université. J’accorde autant d’importance à l’enseignement et à mes étudiants qu’à la recherche ».
Si la chimie est à l’honneur, les sciences de gestion n’ont pas été oubliées. Nommée chevalier, Isabelle Barth, professeure en sciences de gestion s’est dit « très honorée de cette distinction qui reconnaît avant tout un parcours de chercheur en sciences de gestion, soulignant par là même l'importance de cette discipline qui, depuis quelques décennies seulement, accompagne le monde des entreprises et partage avec elles une vision d'un management respectueux des hommes et des femmes, et pas seulement limité à la performance économique et financière ». En tant que femme et mère de famille de 6 enfants, elle souligne également l’équilibre qu’elle s’est efforcée de maintenir entre sa vie professionnelle et sa vie de famille !