Coordonné par l’Université de Strasbourg, Medsol1 favorise la coopération scientifique en énergie solaire, des deux côtés de la Méditerranée. Financé par Erasmus+ pour trois ans, le programme polarise les réussites.
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23/01/2019
Depuis le lancement de Medsol, 23 étudiants de master ont été accueillis à l’Université de Strasbourg, dans trois laboratoires rattachés à l’École européenne de chimie, polymères et matériaux (ECPM)2. Amorcé en octobre 2016, pour une durée de trois ans, le programme « touche à sa fin, les derniers étudiants stagiaires arrivant en février prochain, pour six mois, comme leurs prédécesseurs », explique Aziz Dinia. Le responsable de la spécialité Matériaux de fonction, nanosciences, au sein de l’ECPM, chercheur à l’Institut de physique et de chimie des matériaux de Strasbourg (IPCMS), est aussi le coordinateur du projet Medsol.
Au total, 128 étudiants de master originaires du Maroc et d’Egypte auront réalisé un stage dans l’une des universités, entreprises ou institutions de recherches européennes partenaires3. Que sont-ils venus y chercher ? « Une expertise, des compétences techniques qui ne sont pas disponibles chez nous, et qu’on pourra ensuite réinvestir et partager », estime Salma Boujmiraz, qui vient de l’Université marocaine Al Akhawayn (lire son témoignage ci-dessous). 32 échanges sont également prévus entre l’Egypte et le Maroc.
Partenaires pointus et complémentaires
Car l’objectif de Medsol est bien de favoriser le transfert de compétences d’une rive à l’autre de la Méditerranée. D’où le choix de partenaires aux spécialisations pointues et complémentaires, de la chimie des matériaux aux installations électriques et mécaniques. « À l’ECPM, nous sommes à la pointe sur l’ingénierie des matériaux pour le photovoltaïque », précise Aziz Dinia.
L’Union européenne, qui poursuit un objectif de développement, ne s’y est pas trompée, en finançant le programme à hauteur de 1,7 million d’euros. « Medsol est le prolongement du projet Horizon 2020 EuroSunMed, qui portait sur la formation des doctorants, poursuit le coordinateur. Les pays de la rive sud de la Méditerranée ont besoin de cadres bien formés pour gérer la ressource solaire. Les potentiels de développement sont énormes, la ressource est abondante et les pouvoirs publics volontaristes ! Au Maroc, l’objectif est de couvrir 42 % des besoins en énergie grâce au solaire d’ici 2020. »
Elsa Collobert
1 Cofinancé par le programme Erasmus+ de l’Union européenne
2 Institut de physique et de chimie des matériaux de Strasbourg (IPCMS), ICube et Institut de chimie et procédés pour l’énergie, l’environnement et la santé (Icpees)
3 Université de Strasbourg, Université Publica de Navarra (Espagne), Université de Lisbonne (Portugal), Fundacion Cener-Ciemat (Espagne), CNRS (France), Coopernico – Cooperativa de Desenvolvimento Sustentavel (Portugal) pour les partenaires universitaires et de recherche européens ; Université Mohammed V et Université Al Akhawayn (Maroc), Arab Academy for Science, Technology and Maritime Transport et Université Helwan (Egypte), ONERA Systems (Egypte), Moroccan Agency for Solar Energy (Maroc) pour les partenaires universitaires et privés du Sud.
Témoignage
Informations de contact
Salma Boujmiraz, en stage de septembre 2018 à février 2019, département des matériaux inorganiques, IPCMS
« Quand j’ai eu l’opportunité de faire ce stage dans le cadre du projet Medsol, je n’ai pas beaucoup hésité : le laboratoire était renommé, la ville attractive. On choisissait notre lieu de stage en fonction du sujet qui nous intéressait. Pour moi, l’amélioration de la stabilité des cellules photovoltaïques à base de pérovskite. C’est un matériau photovoltaïque très performant mais très sensible à l’humidité.
Je ne suis pas déçue ! Après un mois entier passé à étudier la littérature scientifique, j’ai commencé les manipulations en laboratoire. C’est une découverte ! Je travaille le plus souvent avec une doctorante dont c’est le sujet de thèse, ainsi qu’avec un professeur de chimie et un ingénieur. A leurs côtés, je vais participer à la publication d’un article sur des molécules identifiées comme favorables à la stabilisation de la pérovskite.
Après un Bachelor in General Engineering, j’étudie à l’Université Al Akhawayn, au Maroc, dans un Masters of science in sustainable energy management. C’est certain que je réutiliserai les compétences acquises sur cette technologie très précise. Je le vois comme une montée en compétences, mais aussi une expérience humaine. Je ne serai pas la même en rentrant. Je ne sais pas encore si je poursuivrai en doctorat ou travaillerai directement (ou les deux en même temps !). Avant mon départ, j’ai reçu des propositions d’entreprises : c’est un secteur porteur. Dans tous les cas, je me vois rester au Maroc ! »