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COVID-19, un an après : persistance des anticorps protecteurs et réduction significative du risque de réinfection

Date de publication : 19/05/21

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Une avancée significative dans la connaissance de la Covid-19 grâce à l’étude menée par les HUS.

Dans le cadre de l’étude SEROCoV-HUS, pilotée par le Pr Samira FAFI-KREMER (HUS – Université de Strasbourg – INSERM UMR1109), l’équipe du CHRU de Strasbourg a suivi pendant un an 1309 personnels hospitaliers dont 393 ayant eu une forme légère du SARS-CoV-2 et 916 n’ayant pas contracté l’infection.


Les chercheurs ont montré que chez les COVID-19 positifs, les anticorps dirigés contre la protéine spike du virus (anti-S) baissent plus rapidement chez les hommes que chez les femmes mais persistent chez presque tout le monde jusqu’à 13 mois après l’infection.

Après une seule dose de vaccination, le taux d’anticorps augmente fortement quel que soit le taux pré-vaccinal et quel que soit le type de vaccin administré.

La comparaison des 2 cohortes a montré que l’incidence de réinfection a été réduite de 96,7% chez les COVID-19 convalescents. 

Ces résultats démontrent la persistance à long terme des anticorps anti-S qui peuvent protéger contre la réinfection. En augmentant de manière significative les titres d'anticorps protecteurs, une vaccination à dose unique renforce la protection contre les variants. 

L’étude fait l’objet d’une pré-publication sur le site de MedRxiv.

L'évaluation de la cinétique des anticorps anti-SARS-CoV-2 est essentielle pour prédire la protection contre la réinfection et la durabilité de la protection vaccinale.

Pour cela, l’équipe du CHU de Strasbourg a suivi 393 personnels hospitaliers ayant eu une forme légère du COVID-19 jusqu'à 422 jours après le début des symptômes. Du premier au 9ème mois (M), les anticorps anti-SARS-CoV-2 ont modérément diminué avec une baisse plus rapide des anticorps IgG anti-Spike (anti-S) chez les hommes que chez les femmes. Un an après l’infection, 97% des individus ont gardé leur anticorps anti-S avec un taux median à 2,3 log AU/mL, alors que seuls 20% ont gardé leurs anticorps anti-nucléocapside (anti-N).

Le suivi de 916 personnels hospitaliers sur la même période a révélé 69 nouvelles infections dont 32 au cours de la 3ème vague tandis qu’une seule réinfection asymptomatique a été observée dans le groupe anciennement infecté par le SARS-CoV-2. Cela indique que le risque de réinfection a été réduit de 96,7% chez les personnes anciennement infectées.

En collaboration avec l’équipe de l’Institut Pasteur, un test de neutralisation de virus vivants a été réalisé et a montré que le virus sauvage et le variant anglais (D614G et B.1.1.7) mais pas le sud-africain (B.1.351) sont sensibles aux anticorps anti-S autour de 2,3  log AU / mL, tandis que les taux d’anticorps ≥ 3 log AU / mL neutralisaient les trois variants. Ce taux est atteint par toutes les personnes convalescentes vaccinées quel que soit leur taux pré-vaccinal, le type de vaccin et le nombre de doses.

 

Une meilleure protection contre les variants

Ces résultats démontrent une persistance à long terme des titres d’anticorps anti-S qui peuvent protéger les patients convalescents COVID-19 contre la réinfection par le virus sauvage et le variant anglais. En augmentant les taux d'anticorps neutralisants, le vaccin contre le SARS-CoV-2 peut renforcer leur capacité protectrice, en particulier contre les variants hébergeant des mutations d'échappement d'anticorps comme le variant sud-africain.

Les travaux futurs permettront de déterminer si les anticorps induits par les vaccins évoluent de la même manière et si leur cinétique diffère entre les sexes.

L’équipe SérocovHUS remercie chaleureusement tous les participants de l’étude ainsi que toutes les personnes ayant participé de près ou de loin au bon déroulement de l’étude.

 

« Cette étude réalisée sur une grande cohorte fournit pour la première fois des informations cruciales sur la persistance des anticorps circulants contre le SARS-CoV-2 après un COVID-19 léger et sur le risque de réinfection à long terme.

De plus, les résultats ont révélé une correspondance entre les taux d’anticorps anti-S (mesurés par un test quantitatif commercial) et celui des anticorps neutralisants (mesurés par neutralisation de virus vivants) qui serait d'une grande aide pour l'interprétation des résultats sérologiques et pour la détermination future d'un taux protecteur.

Ces travaux contribueront de manière significative à la compréhension de l'histoire naturelle du COVID-19 et de l'évolution de la pandémie.

Nous prévoyons de prolonger cette étude pour continuer le suivi à 18 mois et 24 mois pour mieux évaluer la dynamique des anticorps sur le long terme. »

Pr. Samira FAFI-KREMER, cheffe du service de virologie des Hôpitaux universitaires de Strasbourg

 

 

Contacts presse :

HUS : Hélène Braeuner / 03 88 11 64 12 / presse@chru-strasbourg

Université de Strasbourg : Alexandre Tatay / 06 80 52 01 82 / tatay@unistra.fr

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