Retour sur l'événement : deux témoignages de doctorants
Article Lionel Debus (doctorant en aménagement-architecture, AMUP)
Impressions japonaises.
Il nous aura fallu près de 24 heures pour arriver à bon port. Mégalopoles et pagodes, les paysages de Honshu défilent, à peine perceptibles à travers les hublots du shinkansen. Les neiges éternelles du Fujiyama veillent sur nous, bercés par le balancement fluide du train futuriste. Sortir de la carlingue, le corps déglingué, courir de gare en gare, un peu largués, et finir enfin, complètement déglingués, fashionably late, par nous attabler avec nos camarades internationaux, étrangers en terre étrange. Les plats hauts en couleur, l’umami, la langue mélodieuse des hôtes nippons, les kimonos chatoyants, le chant estival des criquets et des corneilles… Nous en prenons plein la vue, les sens émoussés par un voyage interminable. Nous vivons comme suspendus hors du temps, aidés par un décalage horaire auquel on ne se fait. Le jour, les idées, fussent-elles lumineuses, fusent de part et d’autres. Les débats font rage et les langues se délient. La nuit, des amitiés se lient, rapidement, le saké aidant, par-delà les frontières, par-delà les cultures, et malgré les fausses notes au karaoké. La semaine file à une vitesse folle, et s’achève comme elle a commencé. Déjà, les instants remémorés se superposent et se mêlent en un improbable kaléidoscope de souvenirs, de ceux qui vous laissent un sourire fugace et nostalgique, et illuminent une journée pluvieuse du mois de septembre. Avec l’envie, non, la certitude, d’un retour imminent au Pays du Soleil Levant.