La notoriété d’un prix Nobel pour soutenir la recherche, mettre des problèmes en lumière et ainsi contribuer à changer les choses.
Mi-mai, Martin Karplus, prix Nobel de chimie 2013, professeur conventionné à l’Unistra et professeur à l’Université de Havard, s’est rendu en Israël pour y donner une conférence intitulée « Motion : a hallmark of life. From marsupials to molecules »1. D’abord à l’Université Bar-Ilan à Ramat-Gan (district de Tel Aviv) qui lui a décernée le titre de Docteur honoris causa puis à l’Université palestinienne Al-Quds à Jérusalem Est (Abu Dis). Une occasion pour lui de faire passer un message fort de soutien au peuple palestinien.
Depuis que Martin Karplus a reçu le prix Nobel, il est invité à de nombreux colloques et sollicité pour donner des conférences un peu partout dans le monde mais la plupart du temps, il décline ces invitations. « J’ai accepté l’invitation du président de l’Université Bar-Ilan à condition que des étudiants et scientifiques palestiniens puissent y participer », raconte le prix Nobel. « Idée à laquelle il a adhéré. Ensemble nous avons recensé et invité un certains nombres de scientifiques réputés ». Tous se sont dit honorés d’être invités par un prix Nobel, mais nombreux sont ceux qui ont décliné l’invitation. Certains pour ne pas subir l’humiliation des passages aux check-point, d’autres estimant que les conditions actuelles de travail et de circulation dans le pays étaient trop compliquées ou tendues.
D’où son idée d’organiser une deuxième conférence à l’université palestinienne Al-Quds à l’initiative de la Palestinian Chemical Society2. Près de 200 étudiants et enseignants-chercheurs sont venus l’écouter et échanger avec lui aussi bien sur des aspects scientifiques que sur le quotidien de la recherche et ses difficultés dans un contexte de conflit permanent. « Faire de la recherche et enseigner est difficile car il y a de gros problèmes pour trouver des financements ; certains donateurs investissent pour construire des bâtiments ou donner des équipements car cela les rend plus visibles, mais donner de l’argent pour faire avancer les projets ou l’achat de produits est plus rare », souligne Martin Karplus.