Aujourd’hui, j’ai décidé de la jouer cool. Pendant qu’Edern rempile pour le groupe « Hell Rot » (rouge clair), pas effrayé par les trois cols à monter, j’opte pour le « Hell blau » bleu clair dont on m’a vanté l’ambiance et la bonne humeur.
La fatigue commence à se faire sentir – d’ailleurs, quelques défections sont à signaler. Mais après la première nuit de l’aventure passée dans un lit et un super accueil à Mulhouse, les batteries sont bien rechargées !
Devant nous, la promesse d’une étape plutôt courte (une soixantaine de kilomètres) à travers le Jura alsacien.
Dès le début de la journée, Hugo, notre guide d’étape, originaire de Strasbourg, l’annonce : « Ici on est relax, on s’entraide et on s’encourage ! » On ne m’avait donc pas menti. Notre « ballade en bleu », débutée le long d’un paisible canal, est rythmée par les blagues, les attaques de vitesse à l’approche des radars automobiles et les décomptes aux feux de signalisation de travaux.
Qu’il s’agisse des « pauses pipi prostates » ou des « grincements de genoux plutôt que du pédalier », on ne se prend pas au sérieux !
A l’approche de la frontière et de la montée du jour - eh oui, on ne peut pas y couper ! -, le groupe se distend, façon accordéon. Mais à chaque intersection, les premiers attendent les derniers, les accueillant à coups de holas, hourras et bravos.
Et les sourires sur les visages (avec parfois les larmes aux yeux) tendent à prouver qu’il n’y a pas plus belle récompense.
E. C.