Que s'est-il passé à l'Université de Strasbourg ?
Janvier et février
25 janvier
- Premier blocage en Faculté de droit. Le blocage a été levé l’après-midi.
- Demande du comité Palestine Unistras de disposer d’une salle pour une rencontre avec des médecins de retour de Palestine. L’université a donné son accord, en indiquant qu’il était nécessaire que la sécurité de l’événement soit assurée, conformément aux consignes en vigueur dans l’établissement pour tout type d’évènement organisé en soirée. Cela a conduit les organisateurs à organiser cette rencontre dans d’autres lieux.
Nuit du 28 janvier
29 janvier et 12 février
- Des manifestations ont eu lieu sur les campus
Mars
21 mars
- Organisation d’une conférence à Science Po Strasbourg sur L’Europe face au conflit israélo-palestinien
Avril
Semaine du 29 avril
- Blocage du bâtiment Le Cardo (Science Po Strasbourg) à partir du 30 avril et pour plusieurs jours
Mai
Semaine du 6 au 11 mai
- Blocage du Centre universitaire d’enseignement du journalisme pendant 2 jours
- Blocage du bâtiment Le Patio le 7 mai
Semaine du 13 mai
- Installation de différentes formes de campements sur le terre-plein puis sous l’auvent du bâtiment Le Patio
- Altercation entre un manifestant et un personnel, vendredi 17 mai. Altercation entre une manifestante et un étudiant, mercredi 22 mai.
Depuis le 20 mai
- Actions diverses du comité Palestine Unistras
- Agression d'étudiants par un groupe d'extrême-droite, selon la police, le jeudi 23 mai en soirée
- CA reporté suite à une impossibilité de tenir la séance dans des conditions sereines
Depuis fin janvier, le Campus Esplanade est régulièrement recouvert de tags.
Déclaration du président - 24 mai 2024
L’Université de Strasbourg condamne l’agression du jeudi 23 mai en soirée sur le campus Esplanade
Dans la soirée du jeudi 23 mai, peu après 21h, un groupe d’une dizaine de personnes cagoulées et habillées en noir ont agressé des étudiants qui organisaient une soirée pizza en soutien à la Palestine. Les agents de la société de sécurité prestataire de l’université ont alerté la police qui est intervenue pour voies de fait.
Je condamne cette agression avec la plus grande fermeté. Comme je l’ai déjà indiqué, l’Université de Strasbourg ne peut tolérer la moindre forme de violence envers les personnes.
La diversité des opinions doit s’exprimer dans le respect de la loi. Je souhaite qu’un dialogue apaisé s’installe et proposerai une rencontre aux étudiants du comité Palestine Unistras dans les jours à venir.
Michel Deneken
Président de l’Université de Strasbourg
Quel a été le positionnement de la présidence de l’université ?
Le président de l’université est garant de la liberté d’expression, du respect de la loi et de la sécurité de tous les usagers de l’université.
Le président de l’Université de Strasbourg, en sa qualité de président du réseau des universités Udice, a été auditionné par la commission culture de l’Assemblée nationale et du Sénat. Ces auditions portaient sur la lutte contre l’antisémitisme dans les universités.
Le 25 avril, 70 présidents d’universités, dont Michel Deneken, président de l'Université de Strasbourg, ont publié une tribune dans le journal Le Monde.
Quelles ont été les actions de l'université ?
L’université a fait enlever les grafitis et tags chaque jour depuis début janvier. Le coût global de ces opérations est en cours d’évaluation.
Les blocages ont eu pour conséquence de devoir relocaliser des cours ou des examens, le plus souvent sur une demi journée ou une journée. Ce sont plus de 1500 étudiants qui ont été concernés par ces relocalisations de dernière minute.
L’université a décidé de faire intervenir les forces de l’ordre le lundi 13 mai pour ne pas laisser s’installer un campement au cœur du campus, alors que des questions de sécurité se posaient, notamment la nuit. Les forces de l’ordre ont aussi été sollicitées le vendredi 17 mai, à la veille d’un long week-end de 3 jours pour ces mêmes raisons.
L'université a mis en place un référent antisémitisme et une adresse mail pour tout signalement : referent-racisme-antisemitisme@unistra.fr. Un rappel des principes du débat et de la lutte contre le racisme et l'antisémitisme à été diffusé à l’ensemble de la communauté universitaire via la plateforme Ernest.
Que dit le code de l'éducation en matière de débat public à l'université ?
Les universités sont des lieux de formation, de recherche, d’ouverture à la cité. Le code de l’éducation dispose que « le service public de l’enseignement supérieur est laïque et indépendant de toute emprise politique, économique, religieuse ou idéologique », qu’« il tend à l’objectivité du savoir » et qu’il « respecte la diversité des opinions ». Il doit également « garantir à l’enseignement et à la recherche leurs possibilités de libre développement scientifique, créateur et critique ». Tout débat doit pouvoir se tenir dans des conditions de sérénité, d’information éclairée, mais également de sécurité des personnes présentes.
À l’Université de Strasbourg, ce sont plus de 500 manifestations et colloques qui ont lieu chaque année. L’université est un lieu d’échanges, de rencontres, de débats et d’expression des opinions dans le respect du cadre fixé par la loi. L’université est le lieu par excellence du respect de la pensée et de l’écoute sans invective. Ce sont le code de l’éducation et le règlement intérieur de l’université qui fixent le cadre du débat public au sein de l’université. À Strasbourg, toute demande de salle ou d’événement fait l’objet d’une information préalable pour autorisation, afin de garantir le respect de la loi. Les demandes de salle sont accordées dans la limite du 8h – 20h, horaires d’ouverture de l’université et du respect des règles de sécurité.
Qu’en est-il des partenariats académiques ?
Tout partenariat académique fait l’objet de conventions ou d’accords validés par les instances de l’université (conseils d’administration, commission de la formation et de la vie universitaire, commission de la recherche selon les natures d’accords). Ces partenariats portent sur les mobilités en formation ou sur les activités de recherche. L’université de Strasbourg a plus de 750 conventions ou accords avec plus de 75 pays dans le monde. Les seuls partenariats interrompus ces dernières années concernent la Russie, à la demande de la République française.
En matière de mobilités étudiantes et de personnels
Concernant l’Etat d’Israël, l’Université de Strasbourg a des partenariats effectifs avec 3 universités : Bar-Ilan, Hebrew University of Jerusalem, Reichman university ; et avec un institut, Technion institute of Technology.
Ces partenariats ont généré des mobilités étudiantes ces dernières années (incluant aussi les séjours financés dans le cadre du projet européen Erasmus+ MIC) :
- 24 étudiants israéliens ont été accueillis en 2022/2023, aucun en 2023/24.
- 23 étudiants sont partis en mobilité en Israël en 2022/2023 ; aucune mobilité n’est intervenue en 2023/2024.
En octobre dernier, lorsque la guerre a commencé, l’université a suspendu l'ensemble des mobilités vers Israël.
Aujourd'hui, l’université de Bar-Ilan accueille 5 étudiants dans le cadre du programme Mundus Chemoinformatics (et l'année prochaine, il est prévu d’en envoyer 4).
Un projet de partenariat a été initié à la demande d'Ariel University qui a contacté une enseignante-chercheuse en octobre 2021. Il n'a donné lieu à aucune activité de mobilité, ni de recherche finalement, l’Université n’ayant pas donné suite à ce projet.
En matière d'activités de recherche
Les partenariats avec des établissements israéliens ont généré les activités de recherche suivantes :
- 2 conventions de co-tutelle de thèse ont été signées avec Hebrew University of Jerusalem (pour les unités de recherche de l’Unistra - IPGS et théologie catholique et sciences religieuses), et se sont terminées en 2023
- 3 doctorants israëliens sont inscrits à l’Université de Strasbourg : à l’Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire (IGBMC) et dans le Groupe d'études orientales, slaves et néo-helléniques (UR1340)
- 4 contrats doctoraux et post-doctoraux accueillis (CMC, IGBMC, ISIS)
- 1 maître de conférence titulaire accueilli à l’Institut de recherche des mathématiques appliquées (IRMA)
- D’autre part, il existe 3 projets de recherche Horizon 2020 et Horizon Europe, portés par l’Institut de science et d’ingénierie supramoléculaires (ISIS) et impliquant un partenariat avec Israël.