Le majestueux bâtiment de la Neustadt, situé au 29 boulevard de la Victoire, fermera ses portes le 22 septembre, à l’issue de la Journée européenne du patrimoine. C’est un bâtiment aux espaces d’exposition totalement repensés et modernisés qui rouvrira ses portes, à l’été 2022.
« Réinventer un musée cher au cœur des Strasbourgeois, tout en conservant son âme. » C’est le double défi, synthétisé par le premier adjoint au maire Alain Fontanel, auquel le projet de rénovation du Musée zoologique s’attaque.
Un défi que se propose de relever le consortium FREAKS + dUCKS + MH Ingénierie + RBECO + PEUTZ*. Basés entre l’Eurométropole et Paris, les agences et bureaux d’études sont lauréats, grâce à leur projet faisant la synthèse entre patrimoine et modernité.
Imaginées en particulier par des architectes et scénographes, leurs esquisses font la part belle à la refonte des espaces, ré-agencés de façon plus lisible entre expositions permanentes, semi-permanentes et temporaire, espaces publics et réservés à l’administration. Dynamisées par cette organisation plus agile, « les collections, propriétés de la Ville de Strasbourg, pourront réellement entrer en dialogue avec le 21e siècle », explique Mathieu Schneider, vice-président Sciences en société et Culture de l’Université de Strasbourg. Le musée souhaite ainsi réinterroger les relations entre les hommes, les animaux et l’environnement, au regard des évolutions actuelles. Un espace sera ainsi dédié à l’écosystème du Rhin. Sur les 1 800 m2 d’exposition, « moins de spécimens exposés au même moment, mais une rotation plus régulière en étoffera la diversité », complète Marie-Dominique Wandhammer, directrice du musée. L’actuelle galerie des oiseaux et ses 3 000 spécimens deviendra ainsi « Galerie des 1 000 oiseaux ». Il faut dire qu’une collection de choix est à disposition dans les réserves : 1,2 millions de spécimens volants, terrestres, rampants, à poils, à plumes…
En interaction avec le Planétarium
L’accent est mis sur l’entrée du musée, le visiteur étant accueilli dans l’atrium de biodiversité. Le travail autour de la façade a été soignée, dans le sens d’une plus grande transparence et d’un dialogue avec le boulevard : animaux totems et espaces d’expositions tournantes montrent que le musée n’est pas figé. Le décor entourant les animaux est confié à des artistes. Une place croissante est accordée à l’interaction et à la médiation avec le public, à travers des espaces dédiés en fin d’exposition et des dispositifs numériques, mais pas seulement. Le Jardin des sciences (JDS), dont c’est déjà la mission, est une partie prenante centrale du projet. Pendant toute cette période, il restera actif auprès de ses publics, à travers des actions de médiation hors-les-murs. D’autant que cette restructuration est pensée en interaction avec le futur Planétarium voisin, dont le JDS a également la charge.
Propriétaire des murs, l’université aura la charge de la maîtrise d’ouvrage, dans une opération chiffrée à 13 millions d’euros TDC (toutes dépenses confondues). L’Etat, via l’Opération campus, est le premier à mettre la main à la poche (10 millions), suivi de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg. « Les travaux débuteront en septembre 2020, détaille Yves Larmet, vice-président Patrimoine de l’Unistra. Les espaces du rez-de-chaussée, salles de formation et bureaux (JDS et Maison pour les sciences-Alsace), resteront occupés. »
La fermeture est programmée le 22 septembre : avant cela, la semaine sera rythmée de festivités, qui s’achèveront avec la Journée européenne du patrimoine.
E. C.
* Respectivement cabinet d’architectes, scénographes, bureau d’études, économistes et acousticien.