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Événements du 13 novembre : #universitedebout

20 novembre 2015 : Deux jeunes diplômées de l’Université de Strasbourg parmi les victimes

Ariane Theiller 

Ariane Theiller venait d’obtenir son master à l’Université de Strasbourg, à la rentrée. Elle fait partie des victimes de l’attentat du Bataclan, à Paris, vendredi 13 novembre. Ses camarades et ses enseignants du master Métiers de l'édition lui rendent hommage.

Ariane est entrée en septembre 2013 en master Édition à Strasbourg, après une licence Lettres modernes à Orléans. Son premier stage la conduit aux éditions du Père Castor, où elle est très appréciée. Ariane est une passionnée de BD, elle aime surtout les comics. C’est donc aux super-héros, Batman et ses acolytes, qu’elle va consacrer son mémoire de master. Elle est acceptée pour un stage de six mois au service éditorial d’Urban Comics, à Paris, label de Dargaud créé pour implanter en France les comics de super-héros : Ariane a réussi à faire de sa passion son métier. Pour la soutenance de son rapport de stage, son responsable, Yann Graf, fait le déplacement à Strasbourg pour nous dire tout le bien qu’il pense de son travail, et son souhait de l’intégrer à l’équipe, dès que possible.

Les enseignants du master se souviennent d’Ariane rayonnante ce jour-là : elle a vraiment trouvé sa voie. Diplômée en septembre 2015, elle obtient un CDI dans le magazine Rustica, qui appartient au même groupe qu’Urban Comics, s’installe à Paris et commence à travailler sur plusieurs projets, en lien avec ses amis.

Quelques mots d’Adeline Paquet, sa meilleure amie dans la promotion 2015 du master :

« Ma petite Batwoman, tu laisses ton sidekick bien seule et désemparée. Tu t’es envolée, mais le nid que tu as laissé dans mon cœur ne disparaîtra jamais. Ta joie de vivre et ton humour y ont laissé des marques indélébiles et sauront, comme toujours, éclairer mes journées les plus sombres ».


Charlotte Méaud

Charlotte Méaud avait étudié à Strasbourg en 2013-2014. Elle a perdu la vie le 13 novembre, avec sa sœur jumelle, Emilie, alors qu'elles étaient sur la terrasse du café Le Carillon. Ses enseignants de la Faculté des sciences économiques et de gestion (FSEG) lui rendent hommage.

Après un doctorat en Génie civil à l'Université de Lyon et une première expérience professionnelle, Charlotte Méaud décide de venir à Strasbourg, pour faire un master en Ingénierie de projets innovants (IPI), à la Faculté des sciences économiques et de gestion (FSEG), car elle ressentait le besoin de « faire autre chose », de « faire plus ».  

Elle s'y est complètement investie, toujours active, aux aguets de nouvelles idées, de nouvelles expériences, curieuse et toujours partante… Elle avait le sens de l'initiative mobilisatrice, savait entraîner et motiver ses collègues de promo. Depuis, elle avait tout de suite trouvé chaussure à son pied, comme chargée de développement de start-up. Elle était aimée par ses amies et amis de la promo, elle était exigeante envers elle-même.

« Nous sommes trop effondrés pour exprimer notre douleur ; les mots nous manquent pour dire toute la tristesse que nous éprouvons pour elle, pour sa sœur jumelle Emilie, également victime de cette barbarie, et pour ses parents », expriment ses enseignants de la FSEG.

16 novembre 2015 : Émouvante minute de silence

Étudiants, personnels, enseignants-chercheurs se sont rassemblés en masse dans l’Aula du Palais universitaire, lundi 16 novembre, à 12 h.

Un moment de recueillement dédié aux victimes des attentats de Paris, dont une jeune diplômée de master de l’Unistra fait partie, a souligné Michel Deneken, premier vice-président de l’université. Une longue minute de silence partagée par toute la communauté universitaire qui s’est poursuivie par une émouvante Marseillaise, chantée spontanément par la foule.

Dans une lettre publiée la veille, Alain Beretz, président de l’Université de Strasbourg, invitait à la communauté à ce rassemblement et écrivait : « Notre liberté est attaquée. Tous ensemble, nous la défendons. Plus que jamais, nous devons nous rassembler autour de nos valeurs, liberté, égalité, fraternité. Ces moments graves exigent de la force et de l’intelligence ; comme universitaires, nous saurons faire preuve des deux ».

 

La minute de silence sur les campus de l'Unistra

15 novembre 2015 : Lettre du président de l'Université de Strasbourg

Après les crimes barbares qui ont touché Paris, le président de l'Université de Strasbourg a appelé à s'associer au deuil national en se rassemblant sur le lieu symbolique du Palais universitaire ou dans les lieux de proximité pour une minute de silence, lundi 16 novembre. Il demande à tous de continuer à exercer nos missions avec force et intelligence et à se rassembler autour de nos valeurs liberté, égalité, fraternité.

Chers étudiants, chers collaborateurs, chers amis

Depuis les crimes barbares de vendredi, nous sommes dans la douleur. Je souhaite affirmer ici ma profonde compassion avec tous ceux qui sont directement touchés par l’effroi. Les mots sont bien trop faibles dans un moment aussi bouleversant. Nous sommes doublement frappés comme citoyens et comme universitaires. Nous avons perdu des membres de notre communauté et je veux assurer leurs proches, leurs amis, leurs connaissances de notre entier soutien dans cette épreuve.

Ce week-end malgré le choc et la douleur, nous avons poursuivi nos activités pour marquer notre détermination de ne pas laisser la peur et la terreur nous envahir. Bien sûr, ceci s’est fait dans le souci permanent de la sécurité de tous, dans le strict respect de l’état d’urgence, en lien avec les autorités préfectorales et rectorales. Concernant la sécurité de notre université, elle est assurée par la mise en place du plan vigipirate. Nous demandons à chacune et à chacun d’être vigilant et solidaire, et de signaler à la direction générale des services toute situation suspecte.

L’Etat a décrété 3 jours de deuil national sur l’ensemble du territoire. Demain lundi 16 novembre, nous allons nous recueillir, mais aussi continuer nos activités. Nous en avons besoin et c’est certainement la meilleure réponse face aux criminels. Dès lundi donc, nous allons continuer d’exercer nos missions fondamentales, avec passion et énergie, pour que l’intelligence gagne. Nous resterons unis pour ne pas céder à la violence. Pour respecter et continuer d’enrichir la diversité qui fait notre pays et qui est la richesse de notre communauté universitaire. Nous resterons unis pour échanger, discuter, partager. C’est cela la République, c’est cela l’Université.

Ainsi, je vous propose de vous associer concrètement au deuil national et de vivre ensemble la minute de silence, dans le respect des ceux qui ont été emportés. J’invite ceux qui en ont la possibilité à nous rejoindre dès 11h45 au Palais universitaire, devant la plaque du souvenir aux victimes de la barbarie nazie pour observer ensemble la minute de silence nationale à 12h. Dans ce lieu hautement symbolique du courage et des sacrifices de nos camarades, nous renouvellerons notre engament de janvier dernier, nous dirons à nouveau, à l’instar de Marc Bloch que nous voulons «aimer la vérité ».

Vous pouvez aussi observer cette minute de silence en vous réunissant sur votre lieu de travail. J’invite chaque doyen, directeur de laboratoire, chef de service à rassembler sa communauté pour partager ce moment de recueillement.

Notre liberté est attaquée. Tous ensemble, nous la défendons. Plus que jamais, nous devons nous rassembler autour de nos valeurs, liberté, égalité, fraternité. Ces moments graves exigent de la force et de l’intelligence ; comme universitaires, nous saurons faire preuve des deux.

Alain Beretz
Président de l’Université de Strasbourg
Dimanche 15 novembre

14 novembre 2015 : Solidarité et bulle de fraternité

L’université de Strasbourg exprime sa solidarité et son soutien aux familles et proches des victimes des crimes barbares commis cette nuit à Paris.

Comme vous le savez, les mesures sont très strictes concernant Paris et la Région concernée et notre soutien accompagne les communautés universitaires de l’Ile de France. En ce qui concerne l’Université de Strasbourg, #NousSommesCharlie et #NousSommesUnis. Malgré notre immense tristesse, et en accord avec toutes les autorités, et mesures dues à l’état d’urgence décrété, les lieux de l’université ouverts habituellement le samedi, notamment les bibliothèques, restent ouverts. Le palais universitaire est lui fermé toute la journée. Nous demandons à tous, étudiants, usagers, personnels, d’appliquer avec très grande vigilance le plan vigipirate.

Les actions de la manifestation partenariale Ososphère/Université, se dérouleront tout en manifestant leur deuil, via un bandeau noir sur l’ensemble des éléments de signalétique. Ils seront ainsi l’occasion pour tous ceux qui aspirent à se retrouver dans la fraternité de continuer à être debout. Ensemble, Université et Ososphère souhaitent que durant ces deux jours, l’université soit une bulle de beauté et d'apaisement dans ce cauchemar. Un endroit où la fraternité s’exprime, plus forte que la violence.

Pendant ces temps, le plan Vigipirate sera en application renforcée. Nous comptons sur l’intelligence de tous.

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